L'amante du pharaon

Category: Livres,?rotisme,Littérature

L'amante du pharaon Details

Le jeune pharaon, Mérenrê II, s'éprend de Rhodopis, courtisane à la beauté sans égale qui règne sur l'île de Bigeh où elle reçoit quotidiennement dans son palais blanc ses nombreux soupirants. La belle, jusque-là demeurée insensible, tombe profondément amoureuse elle aussi. Or, cette passion dévorante détourne le roi de ses devoirs et choque les grands prêtres déjà offusqués par la volonté du pharaon de confisquer les biens du clergé. La tension monte jusqu'à atteindre son paroxysme lors de la réunion des gouverneurs et des prêtres pendant la fête duNil, et les personnages se trouvent pris au piège entre devoir et passion, jalousie et fidélité, grandeur d'âme et soumission...Né en 1911 au Caire, Prix Nobel de littérature en 1988, Naguib Mahfouz est l'auteur de 35 romans. Publié en arabe en 1943 et resté inédit en France, L'Amante du pharaon est son deuxième roman.

Reviews

La lutte pour le pouvoir (`l'appétit du pouvoir est un vieux fléau') entre les autorités civiles (politiques) et religieuses est un thème de prédilection pour Naguib Mahfouz (voir aussi, Akhénaton Le Renégat).A cette époque dans l'histoire de l'Egypte, la moitié des terres du royaume appartenaient à la prêtrise. Mais le pharaon avait besoin de nouvelles ressources pour construire des palais et des jardins. Dès lors, il rattachait les biens fonciers des temples aux terres de la couronne.Cette ordonnance était dangereuse, car `les prêtres représentaient une force redoutable. Ils régnaient sur les esprits et les coeurs parmi le peuple. On les écoutait dans les temples, les écoles de scribes et les lieux de haut enseignement.'La lutte psychologique pour le coeur du peuple atteint un sommet quand le roi tombe amoureux de la courtisane Rhodopis d'une beauté démoniaque et dilapide de l'or en barre pour aménager un nouveau palais pour sa nouvelle préférée.Qui aura le dernier mot dans cette lutte sans merci?Pour Naguib Mahfouz le pharaon représente l'Egypte: `Trouve-t-on des Egyptiens qui ne soient portés ni à l'amour, ni à la dépense, ni au luxe ?'Le pharaon, tombera-t-il? Et le peuple avec lui? Car `le tombeau n'est, dit-on, que la porte du ciel. Pourtant, nul n'en est jamais ressorti pour rassurer nos coeurs.'Ne faut-il pas mieux vivre selon l'évangile hédoniste du `Carpe Diem'? Car, qu'ont gagné les puissants à y exercer leur pouvoir ? Qu'ont retiré de leurs richesses ou de leurs biens ceux qui se sont évertués à les acquérir ? De la fumée. Le plaisir, lui, est un plaisir ! Il ne peut être autrement et tout ce qui n'est pas beauté est néant!'Dans ce roman fort où l'innocence de l'art est utilisée comme moyen ultime pour arriver à des fins douteux, Naguib Mahfouz pose des questions cruciales pour la vie des êtres humains.Hautement recommandé.