Le dernier amour d'Aramis, ou, Les vrais mémoires du chevalier René d'Herblay... - Prix Interallié 1993

Category: Livres,Romans et littérature,Littérature française

Le dernier amour d'Aramis, ou, Les vrais mémoires du chevalier René d'Herblay... - Prix Interallié 1993 Details

"Des quatre vaillants hommes dont nous venons de raconter l'histoire, il ne restait qu'un corps, Dieu avait repris les âmes." Ainsi se termine {le Vicomte de Bragelonne} dernier volume de la trilogie d'Alexandre Dumas "{les Trois mousquetaires}". Le corps rescapé était celui d'Aramis. Et ce n'était qu'une mort apparente : Jean-Pierre Dufreigne le retrouve évêque, général des jésuites et grand d'Espagne, à la fin du XVIIe siècle. Dans son palais de Saragosse, Aramis devenu vieux et aveugle, dicte ses {Mémoires} à sa filleule. Entre le Prince de l'église et la petite vicomtesse douée pour le libertinage jaillit l'étincelle...

Reviews

Pourquoi vouloir faire une "suite" ou un pastiche de roman célèbre si c'est pour écrire quelque chose qui n'a pas grand chose à voir avec le personnage d'origine ? Le sujet était passionnant : on espérait redécouvrir les aventures des Mousquetaires vues par celui qui est le plus complexe, le plus fascinant. Et il y avait de quoi faire : les amours avec Mmes de Chevreuse et de Longueville, la Fronde, la Révolution anglaise, le Masque de fer, Fouquet : toutes ces intrigues dans lesquelles Aramis n'a cessé de nager et que l'on ne connait que par d'Artagnan. Mais tout cela ne semble pas intéresser l'auteur. Le début est consacré à la jeunesse d'un personnage qui ne ressemble guère au héros de Dumas. Il est consacré au récit de ses amours avec une « sauvageonne » : un véritable condensé de clichés tendance libération des moeurs et pseudo-féminisme, et évidemment parfaitement anachronique. Enfin les Mousquetaires entrent en scène (vers la moitié du roman !) : cela nous vaut quelques jolies scènes par-ci par là mais bien vite l'auteur abandonne et préfère nous parler de la nouvelle maîtresse d'Aramis devenu vieux. L'auteur est passé à côté du sujet : Aramis méritait mieux ; ses mémoires restent à écrire. Allez plutôt lire D'Artagnan amoureux de Roger Nimier : un petit bijou qui, lui, a su comprendre et respecter les personnages de Dumas.